1. Les opérations restrictives
:
Elles reposent donc sur le principe d'une limitation
sévère de la capacité à ingérer des aliments solides, par le moyen
d'une poche gastrique la plus petite possible (quelques ml, 15 à 20
le plus souvent). On peut dans une certaine mesure lui assimiler la
technique de pose d'un ballon intra-gastrique (voir chapitre), qui
n'est pas à proprement parler une opération, mais qui vise également
à créer une satiété (temporaire cependant).
a. Les gastroplasties avec anneaux modulables
: Elles sont
détaillées dans le chapitre sur la technique chirurgicale. Quelque
soit le modèle d'anneau, les procédures sont très similaires (seuls
deux modèles, commercialisés par les sociétés Bioenterics et Obtech
(schémas n°1 et 2), ont fait l'objet d'études et de
publications depuis 1994, d'autres modèles sont en cours
d'évaluation). Leur très grande vogue actuelle (surtout en
Europe) tient principalement à leur faisabilité quasi-constante par
coelioscopie. Nous ne faisons que mentionner les anneaux ou
bandes gastriques non modulables, opérations très critiquées et
seulement pratiquées dans quelques centres (Etats-Unis, République
Tchèque, Israël).
b. Les gastroplasties de Mason et apparentées : Du
nom du chirurgien promoteur (Edward Mason) elles reposent sur le
principe de l'agrafage de l'estomac, qui crée un "compartiment
gastrique" étroit s'évacuant par un petit chenal de l'ordre de 9 mm
de diamètre. Antérieures aux anneaux modulables, ce type de
gastroplastie reste une référence "historique", et est encore très
largement pratiqué malgré l'essor des court-circuits gastriques aux
Etats-Unis et de l'anneau modulable en Europe. De nombreuses
variantes ont été décrites, dont nous ne retiendrons que trois
:
- Le Mason "standard" (schéma n°3) : il
comporte la création d'une "fenêtre" dans l'estomac au moyen d'une
pince automatique, puis la partition gastrique par des agrafes
(plusieurs rangées) afin de créer une poche de 15 cc, puis la
calibration du chenal d'évacuation par une bande de tissu
prothétique.
- Le Mason "simplifiée" (schéma
n°4), ou silastic ring vertical gastroplasty (technique de
Eckout) : grâce à l'utilisation d'une pince à agrafage spéciale,
pourvue d'une échancrure, la perforation gastrique initiale est
inutile. Le calibrage est effectué par un anneau en plastique de 4,5
cm à 5 cm de diamètre.
- Le Mason avec trans-section, ou
technique de Mac Lean (schéma n°5) : on évite le très
fréquent échec par désagrafage des gastroplasties, car l'estomac est
ici franchement sectionné.
Schéma 3 |
Schéma 4 |
Schéma 5 |
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2. Les opérations malabsorbtives
:
a. Le bypass bilio-pancréatique ou opération de Scopinaro
(schéma n°6) : Décrite par un chirurgien italien,
Nicola Scopinaro, en 1979, c'est l'intervention malabsorbtive type.
Le fait que la grande majorité de l'intestin grêle se trouve privée
des sécrétions biliaires et pancréatiques (riches en enzymes
digestives) crée une mauvaise absorption de certains aliments,
surtout des graisses, d'où un amaigrissement sans restriction
apparente dans l'alimentation. En contrepartie, une surveillance
médicale sérieuse est nécessaire, et des effets secondaires ou
indésirables sont fréquents (diarrhée). Sur le plan technique, elle
comporte les temps suivants: - Ablation de la moitié de l'estomac
(hémi-gastrectomie) - Ablation de la vésicule
(cholécystectomie) - Préparation d'une portion d'intestin grêle
(sectionnée) mesurant 250 cm - Anastomose gastro-jéjunale =
suture entre l'estomac et l'intestin grêle - Autre anastomose
intestinale, dite "au pied de l'anse ", environ 100 cm avant le
caecum (c'est-à-dire de la jonction entre gros et petit
intestin) - L'intestin grêle est ainsi divisé en trois portions :
une portion " alimentaire ", une portion " bilio-pancréatique
" (qui recueille les sécrétions du foie et du pancréas), et une
portion commune.
b. Le bypass bilio-digestif modifié ou " duodenal switch
" (schéma n°7) : Décrite par Hesse et Marceau
en 1995, elle vise à ajouter au bypass bilio-pancréatique une
conservation du pylore (qui est le "sphincter" inférieur de
l'estomac), ainsi que d'une partie "utile" de l'estomac. Ses temps
sont les suivants : - Libération de l'estomac - Section du
duodénum - Gastrectomie - Anse jéjunale montée sectionnée à
250 cm du caecum - Anastomose duodéno-jéjunale - Anastomose
"au pied de l'anse" Cette modification est très en vogue
actuellement, et fait l'objet de nombreuses descriptions selon la
méthode coelioscopique.
3. Les opérations mixtes (composantes restrictive et
malabsorbtive) :
a. Le bypass gastrique (schéma n°8) : C'est
l'intervention standard aux Etats-Unis. Elle comporte : -
Confection d'une poche gastrique restreinte par agrafage -
Section jéjunale - Anastomose gastro-jéjunale - Anastomose "au
pied de l'anse"
b. Le bypass gastrique avec trans-section gastrique
(schéma n°9) : La trans-section évite l'échec technique
par désagrafage, mais ce dernier reste possible et entraîne alors
une fistule gastrique. Cette modalité de bypass est actuellement la
plus courante, et en particulier la seule possible lorsque cette
intervention est pratiquée sous coelioscopie.
c. Le bypass gastrique avec restriction complémentaire
(schéma n°10) : C'est le principe de la poche de Fobi,
où un anneau de striction est ajouté sur la poche proximale,
renforçant l'effet coercitif sur l'ingestion alimentaire. Fobi
ajoute une sonde, afin de garder un accès permanent à l'estomac
"défonctionnalisé".
d. Le bypass gastrique sur anse longue (long limb gastric
bypass) (schéma n°11) : Ici, l'effet recherché
est clairement la malabsorption, et la technique se rapproche de
celle décrite par Scopinaro dans son principe. Plusieurs chirurgiens
américains défendent ce principe chez les super-obèses (index de
masse corporelle supérieur à 50).
4. La stimulation gastrique transpariétale (schéma
n°12) :
Dernière née des interventions bariatriques, ce procédé n'est
ni restrictif ni malabsorbtif, mais joue sur en effet de satiété. La
sonde de stimulation est connecté à un pacemaker sous-cutané
délivrant des impulsions continues (voir
chapitre).
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